mille six cents et d’histoire chrétienne

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Des sous-sols de Bordeaux remontent régulièrement à l’air libre les vestiges de la ville antique. C’est le cas à Saint-Seurin. Depuis plusieurs mois, des fouilles se déroulent place des Martyrs-de-la-Résistance (dans le centre-ville de Bordeaux, près de la place Gambetta). Préambule au passage d’un nouveau bus à haut niveau de service fin 2024. À deux mètres de profondeur, sous l’œil des passants, de nouvelles ruines d’époque antique et mérovingienne – des squelettes, des sarcophages – ont été découvertes par le service d’archéologie préventive de Bordeaux Métropole.

Gisant du XIVe siècle dans la crypte avec aux murs ce qu'il reste de la chapelle carolingienne.


Gisant du XIVe siècle dans la crypte avec aux murs ce qu’il reste de la chapelle carolingienne.

GUILLAUME BONNAUD/SUD OUEST

La chapelle Notre-Dame-de-la-Rose, consacrée en 1444.


La chapelle Notre-Dame-de-la-Rose, consacrée en 1444.

GUILLAUME BONNAUD/SUD OUEST

Ce quartier d’échoppes et d’immeubles cossus repose en partie sur une nécropole…

Des sous-sols de Bordeaux remontent régulièrement à l’air libre les vestiges de la ville antique. C’est le cas à Saint-Seurin. Depuis plusieurs mois, des fouilles se déroulent place des Martyrs-de-la-Résistance (dans le centre-ville de Bordeaux, près de la place Gambetta). Préambule au passage d’un nouveau bus à haut niveau de service fin 2024. À deux mètres de profondeur, sous l’œil des passants, de nouvelles ruines d’époque antique et mérovingienne – des squelettes, des sarcophages – ont été découvertes par le service d’archéologie préventive de Bordeaux Métropole.

Gisant du XIVe siècle dans la crypte avec aux murs ce qu'il reste de la chapelle carolingienne.


Gisant du XIVe siècle dans la crypte avec aux murs ce qu’il reste de la chapelle carolingienne.

GUILLAUME BONNAUD/SUD OUEST

La chapelle Notre-Dame-de-la-Rose, consacrée en 1444.


La chapelle Notre-Dame-de-la-Rose, consacrée en 1444.

GUILLAUME BONNAUD/SUD OUEST

Ce quartier d’échoppes et d’immeubles cossus repose en partie sur une nécropole des derniers siècles de l’Antiquité alors située à l’extérieur des remparts de la ville gallo-romaine. D’autres sont signalées à la Victoire, à Saint-Bruno, à Saint-Michel, à deux pas du Grand-Théâtre. Ce grand cimetière sacré aurait accueilli les dépouilles de soldats romains, de païens, de premiers chrétiens et plus tard de soldats de Charlemagne de retour du guet-apens de Roncevaux. Il a été utilisé jusqu’au XVIIe siècle. Il est aujourd’hui enfoui sous du gazon et des platanes. Mais pas l’église romane qui y est accolée. C’est par elle que l’on peut entrer dans les couloirs du temps et remonter aux origines chrétiennes de Bordeaux.

Plusieurs niveaux de sarcophages

La basilique Saint-Seurin est un site sacré depuis au moins 1 600 ans et la construction d’un ensemble de mausolées. C’était au IVe siècle, à cette période charnière de l’Antiquité tardive où s’est développée la liberté de culte et où le christianisme ne se cache plus. Une succession de fouilles dont la première en 1850 sous la direction de l’abbé Cirot de la Ville en atteste.

Dans la crypte ouverte au public, des sarcophages sculptés datant de la fin de l'Antiquité.  Ici, une partie du couvercle est recouverte d'écailles, la marque des premiers chrétiens.


Dans la crypte ouverte au public, des sarcophages sculptés datant de la fin de l’Antiquité. Ici, une partie du couvercle est recouverte d’écailles, la marque des premiers chrétiens.

GUILLAUME BONNAUD/SUD OUEST

C’est sur ces vestiges exceptionnels et les restes d’une chapelle funéraire qu’a été renforcée la crypte aménagée sous l’église médiévale. À quelques centaines de mètres de l’amphithéâtre gallo-romain dit Palais Gallien. Qui voit le public aujourd’hui ? Une dizaine de sarcophages de marbre gris des Pyrénées. Mais la majorité des tombeaux repose encore dans le sous-sol, empilée sur trois niveaux. Le cimetière se prolonge sous nos pas au sud sur la place. Au nord, sous l’ancien cloître, des témoins privilégiés peuvent encore voir trois tombes encastrées, ou enfeux, du XIe siècle.

Le cénotaphe de saint Fort.  D'anciennes colonnes d'une villa gallo-romaine ont servi à sa construction.


Le cénotaphe de saint Fort. D’anciennes colonnes d’une villa gallo-romaine ont servi à sa construction.

GUILLAUME BONNAUD/SUD OUEST

La puissance des chanoines

Les pèlerins y viennent encore pour voir les tombeaux des premières évangélisatrices locales sainte Bénédicte et sainte Véronique, et des très probables premiers évêques de Bordeaux saint Delphin, saint Amand et saint Seurin. L’un d’eux, plus noir, enferme les crânes de 12 sœurs guillotinées place Gambetta sous la Terreur.

L’ensemble religieux initial aurait pu être pillé sous l’émir Abd-al-Rahman repoussé par Charles Martel à Poitiers en 732 et reconstruit sous Charlemagne par les chanoines.

« Si on s’arrêtait les pèlerins ici, c’était pour leur montrer la puissance de Bordeaux »

Si le monument historique est aujourd’hui inscrit à l’Unesco au titre des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle et de Bordeaux Port de la Lune, c’est un peu grâce à la puissance des chanoines à la tête d’une immense propriété qui s’étendait des remparts de la ville jusqu’aux actuels bourgs de Caudéran, Le Bouscat et Villenave. Pour entretenir cette toute-puissance, les prêtres se sont faits gardiens des reliques et d’une histoire des saints, quitte à la « fabriquer » parfois. « Si on s’est arrêté les pèlerins ici, c’était pour leur montrer la puissance de Bordeaux », souligne Luc Bonnin, le président des Amis de la basilique Saint-Seurin. « On est loin de se figurer toute la richesse des lieux, reprendre en écho le père Laurent Dubosc, curé de la paroisse. J’en apprends encore. »

La chapelle Notre-Dame-de-la-Rose, au nord, remarquable par sa luminosité et les détails de son décor.


La chapelle Notre-Dame-de-la-Rose, au nord, remarquable par sa luminosité et les détails de son décor.

GUILLAUME BONNAUD/SUD OUEST

Une nouvelle statue en tilleul de saint Seurin a pris place en juin 2019. L'ancienne, logée dans le trumeau du portail ouest, date du XIIIe siècle est aujourd'hui au musée d'Aquitaine.


Une nouvelle statue en tilleul de saint Seurin a pris place en juin 2019. L’ancienne, logée dans le trumeau du portail ouest, date du XIIIe siècle est aujourd’hui au musée d’Aquitaine.

GUILLAUME BONNAUD/SUD OUEST

Du vin, des reliques

L’urbanisation galopante a tout effacé, mais il faut s’imaginer une sauveté avec des terres cultivables, des vignes. « Du XII au XVIIe siècle, c’étaient les plus gros producteurs locaux de vin. » Cette richesse permet de tenir tête à leurs rivaux de Saint-André. Une chaire d’intronisation du XVe siècle rappelle pour les siècles futurs que chaque nouvel archevêque se rendant par bateau à Bordeaux devait d’abord passer la nuit à la collégiale, se présenter devant les saintes reliques, s’asseoir sur le siège de pierre, avant d’entrer, le lendemain, dans son nouvel office à la cathédrale Saint-André.

Le portail sud par où entrent les fidèles date des XII et XIIIe siècle.


Le portail sud par où entrent les fidèles date des XII et XIIIe siècle.

GUILLAUME BONNAUD/SUD OUEST

La basilique possède un beau mobilier liturgique médiéval.  Ici les albâtres du retable de la chapelle Notre-Dame-de-la-Rose.


La basilique possède un beau mobilier liturgique médiéval. Ici les albâtres du retable de la chapelle Notre-Dame-de-la-Rose.

GUILLAUME BONNAUD/SUD OUEST

D’autres trésors, des albâtres, les stalles des chanoines, la chapelle gothique flamboyante Notre-Dame-de-la-Rose, l’olifant de Roland, l’orgue sauvé des flammes de la Révolution pour avoir interprété opportunément la Marseillaise… sont à découvrir.

Pour les valoriser, une ambitieuse campagne de levée de fonds privés est en cours.

À lire : pour prolonger l’histoire, une monographie a été éditée en 2017 chez Ausonius « Saint-Seurin de Bordeaux, un site, une basilique, une histoire », 5 euros.

L'architecte du projet Hubert de Folmont, Luc Bonnin, président de l'Association des amis de Saint-Seurin, et le Père Laurent Dubosc, de la paroisse de Saint-Seurin, dans la cour du cloître, avec trois tombes encastrées au fond .  Un espace qu'ils souhaitent repenser et ouvrir à plus de publics.


L’architecte du projet Hubert de Folmont, Luc Bonnin, président de l’Association des amis de Saint-Seurin, et le Père Laurent Dubosc, de la paroisse de Saint-Seurin, dans la cour du cloître, avec trois tombes encastrées au fond . Un espace qu’ils souhaitent repenser et ouvrir à plus de publics.

GUILLAUME BONNAUD/SUD OUEST

Une levée de fonds pour la basilique Saint-Seurin

L’association des Amis de Saint-Seurin dévoile ses projets pour mettre en valeur ce patrimoine religieux
L’association des Amis de Saint-Seurin veut remettre la basilique dans l’air du temps. Ayant vu passer des grands noms de la foi comme saint Seurin, saint Amand ou encore le poète de l’empire romain Ausone mais aussi le célèbre Prince Noir, l’édifice religieux revêt un aspect mémoriel majeur. Le passé ne doit pas faire oublier que la basilique doit avancer avec son époque. D’où une levée de fonds pour la transformer et la revisiter à l’horizon 2026 : c’est la campagne Basilica. Objectif : réunir 2,9 millions d’euros.
Il s’agira tout d’abord de créer un lieu dédié à l’accueil du public. C’est 55 000 personnes, chaque année. C’est de ce point en particulier que partiront les visites qui seront améliorées par la création d’un parcours immersif innovant (300 000 euros), avec un son en 3D spatialisé qui rendra possible un voyage sonore et réaliste pour ressentir l’émotion du lieu et revivre 1 600 ans d’histoire en un parcours de 35 minutes.
Comme une évidence, pour suppléer le son, ce sont les lumières qui jouent le premier rôle pour révéler la richesse de la basilique, grâce à l’installation d’une régie numérique et d’un éclairage basse consommation (300 000 euros).
Grâce à cette rénovation interne et à des projets autour de la basilique tels que la création de la Maison Saint-Seurin (rencontres et activités culturelles, paroissiales et sociales), un projet à près de 2 millions d’euros, Saint-Seurin atteindra ses objectifs d’accueil, de transmission de son patrimoine au plus grand nombre. Rendez-vous en 2026.
Maxime Carassou

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